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La vraie pénurie d’éducatrices à la petite enfance

23 septembre 2021

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3min


«La fausse pénurie de places en garderie» : si vous êtes parent d’un enfant en bas âge, vous avez peut-être été surpris de lire ce titre dans les pages de votre quotidien hier. Vous vous êtes probablement pincé: vous révélera-t-on où se trouve cette place dont vous rêvez depuis des mois? Mais non. Des places abordables, il n’y en a pas, confirme en fait la chronique de madame Moisan. Sauf peut-être si vous cumulez les trois conditions gagnantes : 1) avoir les moyens de payer plus de 50$ par jour, 2) vivre à Montréal ou à Québec et 3) ne pas avoir de poupon (moins de 18 mois).

Même avec une place, rien ne garantit que vous pourrez compter sur un service au quotidien. En effet, tous les milieux de garde du Québec manquent d’une ressource précieuse : les éducatrices à la petite enfance.

Le manque de reconnaissance mine le travail de celles et ceux qui prennent soin des autres. La pandémie de COVID-19 nous a montré que l’État a négligé de prendre au sérieux l’importance des préposées aux bénéficiaires. L’ampleur de cette erreur s’est révélée catastrophique. Quelle crise fera prendre conscience au gouvernement que les éducatrices à la petite enfance sont tout aussi importantes ? Avant que le gouvernement ne réagisse, faudra-t-il que le Québec se trouve de nouveau paralysé parce que des milliers de parents (surtout des mères) ne peuvent poursuivre leur vie active à la fin de leur congé parental ?

Vendredi, 11 000 éducatrices et éducateurs des Centres de la petite enfance seront en grève. Neuf autres journées de grève suivront à des dates qui n’ont pas encore été précisées. Les parents qui ont la chance d’avoir un service de garde devront donc trouver un arrangement temporaire. Ils y sont cependant habitués. Les bris de services sont fréquents depuis quelques mois. Le manque de personnel causé par les conditions de travail peu attrayantes oblige les services de garde (subventionnés ou pas) à prévenir régulièrement les parents que leur enfant devra rester avec eux quelques heures de plus, voire la journée entière. La pénurie d’éducatrices est tellement vraie que même les parents qui ont une place y sont confrontés. Améliorer leurs conditions de travail est une étape nécessaire pour assurer aux parents les services dont ils ont besoin. Construire des installations neuves et convertir les places non subventionnées ne servira à rien si personne n’y accueille les enfants.

Ce billet est d’abord paru sous forme de lettre ouverte dans l’édition du 21 septembre 2021 du Soleil.

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